Tarif:
18 euros / 14 euros (étudiants - demandeurs d'emplois - RSA)
+ frais du serveur
Mise en scène: Henri Fernandez
Distribution: Henri Fernandez, Jérôme Mathevon
Durée
du spectacle: 1h30
à 20h30
jeu 25 mai Réservation
C’est
au contact renouvelé de la société artistique Viennoise qu’il s’était
juré de fuir il y a trente ans que Thomas Bernhard, spectateur passif
d’un dîner chez les Auersberger, déclenche son intarissable monologue
intérieur.
Dans
ce soliloque fleuve, notre narrateur déplie sa pensée comme un origami
aux mille strates, laissant échapper ça et là, les fulgurances qui
le caractérisent: haine de l’Autriche, dissection du mensonge sous
toutes ses formes, urgence d’écrire - tout est affaire de survie
pour ce personnage joyeusement acariâtre.
Sa
soif de vérité finit par le remettre lui-même en question car au
fond, n’appartient-il pas toujours à cette société artistique qu’il
abhorre?
En
bon autrichien, la vocation première de Thomas Bernhard
(1931-1989) fut celle de la musique, mais la tuberculose l'en a
très vite éloigné. Dans son virage vers l'écriture, il conservera
toute sa vie un regret ambigu pour la musique, musique que l'on
retrouve évidement dans sa logorrhée infernale et dans la maîtrise
de ses infatigables variations.
Variations autour de
thémes comme celui de la figure du génie, la maladie; qui ne le
quitta jamais, mais aussi le suicide ; comme parachèvement naturel
de toute existence sans compter toutes les nuances de mauvaise humeur
qu'il décline de l'agacement jusqu'à la haine.
Haine de l'Autriche,
en tout premier lieu, Autriche envers laquelle toute l'entreprise
littéraire de Thomas Bernhard est une inlassable déclaration de
guerre. Le choix de l'écriture plutôt que celui de la musique est
déjà pour lui le choix de la vérité face au mensonge de la culture
Autrichienne dont l'esprit est uniquement tourné vers la musique
et le divertissement.
Loin d'être un fataliste
comme on le pourrait croire, Thomas Bernhard fascine par l'énergie
revigorante qui se dégage de son œuvre, on en sort rechargé. Donner
à entendre le rire tragique de Bernhard aujourd'hui c'est se réarmer
face à la catastrophe, et ; par la force de sa véhémence, transformer
notre impuissance en une source de vitalité.
|