Théatre du Carré Rond Marseille |
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George Dandin – Molière Bien sûr on peut lui reprocher d’avoir épousé sans amour une jeune fille aux seules fins de se hisser socialement, bien sûr il ne possède pas les codes de comportement et de langage de la classe dans laquelle il espère s’insérer et du coup se rend ridicule mais toutefois n’est pas dénué de sympathie; Il y a pourtant ce grand cri, cette grande revendication féministe dans cette pièce dans les propos d’Angélique sur la liberté amoureuse (et sexuelle) de la femme et la légitimité de ses désirs. Ainsi le personnage de George Dandin apparaît plus comme une victime que comme un méchant homme et c’est ce mensonge permanent, cette complicité entre les maîtres et les valets, cette cruauté frivole et irresponsable de sa femme, la duplicité de sa servante, la bêtise aveugle de sa belle famille, les humiliations à répétition qu’il subit à la fin de chacun des trois actes, qui finissent par avoir raison de lui jusqu’à ce qu’à la fin il capitule et parle de se suicider en se jetant à l’eau… J’ai lu dans les exégèses de La Pléiade que le public de Versailles a beaucoup ri lors de la représentation de la pièce. C’est normal et Molière a une fois de plus réussi son coup puisque la cour, noble par essence, ne pouvait que se réjouir de l’humiliation d’un paysan roturier qui n’avait pas de « sang bleu » dans les veines et qui voulait l’imiter.
Elephant Man Quant au personnage de M Merrick je trouve que sa monstruosité est mal représentée avec cette espèce de « côte de mailles » en forme de résille dorée autour du visage et de la tête (pas complètement d’ailleurs) qui ne cache pas du tout la jeunesse et la beauté singulière du visage de l’acteur. Quand on voit la photo monstrueuse de M Merrick sur internet il s’agit là d’une monstruosité réelle et difficilement soutenable. Je pense qu’on aurait pu faire nettement mieux avec un maquillage ad hoc et je ne sais quoi (je ne suis pas maquilleur-accessoiriste de théâtre) qui rende le personnage physiquement plus repoussant. À ce sujet j’ai d’excellents souvenirs au Carré Rond dans La Métamorphose de Kafka ou Rhinocéros de Ionesco de transformation en monstre du personnage principal donnant une véritable dimension tératologique du personnage qui saisissait le spectateur autant par la vision monstrueuse du héros que par la situation dans laquelle il se trouvait. Je voudrais revenir pour finir sur l’absence de dialectique contradictoire (ou d’ambiguïté) dont j’ai parlé au début à propos del’adaptation de la pièce. Il me semble enfin qu’à partir d’un fait divers si extraordinaire, la naissance monstrueuse d’un homme dans une société qui n’accepte pas la différence, il eût été judicieux pour en faire une pièce de théâtre intéressante, je veux dire dialectiquement contradictoire, de faire se confronter ceux qui, charitablement, se sont occupés humainement de Merrick avec ceux qui n’ont fait qu’exploiter sa monstruosité. On aurait pu alors opposer la charité, l’altruisme, la générosité (toujours ambiguës cependant, jamais purs en tout cas, car à mes yeux aucun don n’est jamais complètement gratuit, et même l’abnégation la plus grande me semble motivée à minima par l’apaisement de sa conscience ou l’image que l’on veut laisser de soi) opposer donc ces valeurs humaines positives à l’opportunisme, à l’égoïsme sordide, à l’exploitation de l’homme par l’homme, à la méchanceté, au chacun pour soi et malheur aux faibles et aux handicapés qui peuvent être condamnés pour être du cynisme et une absence totale de respect de l’autre voire d’amour mais se défendre par le fait que l’exploiteur de la misère humaine a donné, lui, au moins du « travail » à ce pauvre Merrick et lui a permis de vivre par lui même, même petitement, sans la charité des autres qui n’est qu’une forme de pitié. Une Irritation Don Quichotte Don Quichotte Don Quichotte – Miguel de Cervantès
LE TRAITEMENT – Martin Crimp ART – Yasmina Reza
Concert Brassens
Kafka
Dom Juan
Concert Georges Brassens .Spectacle à revoir. On ne voit pas le temps passer.
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